"Penser ce qui advient" : "Ce livre est une superbe incitation à la pensée."

Penser ce qui advient, l'ouvrage de Françoise Dastur, a été salué par la Revue Études en la personne de Francis Wybrands !

Vie et philosophie auront souvent fait mauvais ménage, soit que l’une aura été réduite à l’autre, soit que la pensée aura été ramenée pour des motifs psycho-sociologiques à ses conditions d’apparition. Ce livre d’entretiens de Françoise Dastur avec Philippe Cabestan, lui aussi philosophe, mérite attention. La pensée est hors condition, elle surgit au gré des rencontres, des écoutes, des amitiés. Mais la pensée n’est toutefois pas sans ancrage dans la vie sociale, affective, intellectuelle. Subtile dialectique entre vie et pensée, qui nous est donnée à lire au plus proche de ce que nous aurons tous pu éprouver selon diverses modalités. Parcours sans faute, inespéré (on se plaît à rêver sur des temps bénis et difficiles où l’excellence pouvait être débusquée et reconnue, encouragée !) La pensée naît par rencontres, lectures, échanges. Puis le travail, âpre, quotidien. Lire Husserl, Heidegger et tant d’autres demande labeurs, fatigue et offre d’infinis plaisirs. Mais philosopher n’est pas seulement tâche universitaire, c’est avant tout exigence de vivre là où nous sommes, de ne pas céder sur ce que l’on sait devoir faire. Magnifique parcours que celui de l’auteur : de la pauvreté aux reconnaissances académiques, sans aucune vanité ! Peinture, langues étrangères (l’allemand, le grec, le latin, le hindi, entre autres) et tout le champ de la philosophie et de la phénoménologie contemporaine. Husserl, Merleau-Ponty, Fink, Heidegger, Maldiney, Binswanger et la Daseinsanalyse… commentés, explorés, analysés dans de nombreux livres et d’innombrables articles. Belle passion de transmettre avec clarté, sans rien céder aux goûts de l’heure, et de ne cesser de questionner, de reconnaître et de chanter la vie. Ce livre est une superbe incitation à la pensée. À quelle autre table devrait-on être invité ?