Grâce à l'opération "masse critique" organisée par Babelio, l'album Pourquoi les choses ont-elles un nom ?, de Jean Paul Mongin et Junko Shibuya, a enthousiasmé l'auteur de Livres et Merveilles. Sa chronique est à retrouver directement sur son blog !
De la philosophie pour les plus petits !
Lors de la dernière Masse Critique sur la littérature jeunesse, organisée par Babelio, j’ai eu la chance d’être sélectionnée. Le principe est simple : un livre contre une critique. Et, c’est Pourquoi les choses ont-elles un nom ?, écrit par Jean Paul Mongin et illustré par Junko Shibuya, que j’ai eu la chance de recevoir ! Edité par Les petits Platons, maison d’édition que je ne connaissais que de nom, cet ouvrage nous propose de commencer à philosopher avec les enfants dès l’âge 4 ans ! Autant vous dire que j’étais vraiment curieuse de voir comment un album pouvait approcher cette discipline avec les plus petits, et de le tester avec ma fille, par la même occasion.
"Pourquoi un cheval s’appelle-t-il un cheval ? et pas une girafe ? ou une carabistouille?" Et bien oui, c’est vrai ça, pourquoi ? Nous allons suivre Platon, lui-même ! Au fil des pages, il va poser des questions, qui peuvent parfois paraître loufoques, mais qui, au final, se révèlent très astucieuses. L’ensemble est extrêmement rigolo. À chaque fois que ma fille pensait tenir la réponse, hop, Platon l’envoyait vers une autre piste de réflexion. Elle a adoré ce concept et moi aussi ! Le nom du cheval vient-t-il de ses cheveux ? Et si on les rase, devient-il un âne ? Mais qui a donné le premier nom au cheval ? Et pourquoi celui-ci et pas un autre ? Est-ce le chevalier qui tient son nom du cheval ou l’inverse ? Tout s’enchaîne à la perfection afin de conduire l’enfant (et les parents !) dans une réflexion permanente. D’autant que l’album est rempli de rabats à soulever ou de demi-pages à tourner, qui modifient le sens visuel de l’image pour rejoindre celui du texte. Le but n’est pas de nous expliquer d’où vient le nom cheval, mais de s’interroger sur la raison de ce nom. Car, qu’adviendrait-il si les choses n’avaient pas de nom ?
C’est une heureuse découverte pour nous ! Cet album est parfaitement réalisé et son but est totalement atteint. Le texte de Jean Paul Mongin est bien pensé, court mais pertinent. Auteur et éditeur des petits Platons, il anime régulièrement des ateliers philo avec des enfants, qui ont été filmés et diffusés à plusieurs reprises par l’émission "Les Maternelles" sur France 5. Il sait donc s’adresser avec malice à ce public en usant d’humour, de mots usuels et d’interactions. Les illustrations de Junko Shibuya, illustratrice japonaise résidant en France, sont douces et drôles à la fois. Les couleurs vives attirent l’œil et les expressions des personnages et animaux participent à l’effet cocasse de l’album. Platon a la tête d’un poupon barbu, ce qui le rend très attachant.
Je tiens à souligner la mise en page très soignée : sous la belle couverture mate cartonnée, se cachent des découpages précis qui permettent aux enfants de toucher et de s’approprier le livre. Et on sait combien ils adorent ça !
Merci aux éditions Les petits Platons et à babelio pour cette lecture qui nous a enchantées et... fait réfléchir, bien évidemment !